Difficile de faire campagne quand on n'a rien à dire

by omelette16oeufs on dimanche 29 avril 2012

Ce sera bref.



Depuis vingt-quatre heures, ou un peu plus, Nicolas Sarkozy semble
soulagé d'avoir un sujet sur lequel il peut railler la gauche. DSK
est parfait, car bien sûr il y a du sexe, ou il y en avait, et donc
les médias relaient, les gens écoutent. Un bon sujet pour quelqu'un
comme Sarkozy. Le fait que la réalité de l'affaire, c'est qu'une sorte
d'entretien a été publié, plus des bonnes feuilles qu'un entretien
d'ailleurs. En somme, il ne se passe rien, ou presque, mais cela
n'empêche pas la campagne Sarkozy de réagir : fortement, vivement,
déspespérément, maladivement.



C'est frustrant de ne pas pouvoir utiliser les boules puantes
préparée pour la candidature de Dominique Strauss-Kahn. C'est facile
de les comprendre : ils veulent utiliser le thème quand même, bien que
cela n'a aucun rapport avec la campagne.



Jeudi, sur France Inter, le Très Grand Homme (TGH) passait son temps,
perdait son temps, dans des détails, sur Marianne et les "700
mosquées" (version 2012 des chars soviétiques sur le Champs-Elysée),
sur des broutilles. Ce n'était pas l'homme qui avait un message, qui
était habité par un désir de communiquer. Il voulait simplement
occuper l'espace médiatique, faire des remarques ironiques et
condescendates, autrement dit : exister.



L'impression qu'on finit par avoir, c'est que son vrai problème est un
manque de choses à dire. Le programme était risible. Les thèmes qui
auraient pu être les siens, la crise et l'Europe, il les a
abandonnés. Quand il fait du sarko-marinisme, il n'est pas crédible,
et il finit par le sentir. Pour finir il faut meubler, sauter sur la
moindre occasion de faire du bruit en réagissant à l'actualité de
façon improvisée.



Sa campagne se résume donc à :




  • Xénophobie ;


  • Dire du mal de Hollande et "les socialistes" ;


  • Lui.





Par "Lui", je veux dire : le ton de sa voix, ses mimiques, son côté
sympa avec les journalistes qui lui servent la soupe. Comme si cela
devait nous suffire de le voir respirer, sourire, faire des grimaces,
s'énerver, rigoler ; comme si en occupant ainsi la scène, le message
de son absence de message finirait par prendre.

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