Frapper Sarkozy sur ses points forts

by omelette16oeufs on jeudi 29 mars 2012

Hemingway, sur l'excellent Ze Rédac (qui est arrivé sur la scène
pendant l'une de ces périodes où ce blog dormait sur ses deux
oreilles), dit quelque chose d'important : il faut "porter le fer sur
les faiblesses de Sarkozy".



Dans un moment où le match est serré et se tend, François Hollande a
besoin autour de lui d’une équipe qui n’hésite pas à monter à l’assaut
pour son chef tenu à un rôle au dessus de la mêlée. Et c’est aux
poids-lourds, à ceux que l’opinion entend, de jouer ce rôle. Plus on
se rapproche de l’échéance et plus François Hollande a besoin que les
éléphants barrissent et chargent, comme Ségolène Royal l’a fait avec
son sens du moment opportun la semaine dernière en accusant Nicolas
Sarkozy d’avoir peur de perdre son immunité présidentielle et d’être
ainsi rattrapé par la justice.






Nous avons, ici, déjà souligné l'efficacité des interventions de
Ségolène Royal. Elle a réussi, en quelques mots, à arrêter net tout
une ligne importante dans les éléments de langage des sarkozystes dans
les premiers jours suivant "l'annonce" de candidature, à savoir
François Hollande "léger avec la vérité". Et comme le souligne
Hemingway, en remettant les "affaires" sur la table, elle a frappé
fort, et s'est montrée la seule, ou presque, au PS, à savoir cogner
fort quand il fallait. (De là à dire que ça n'aurait pas fait de mal
d'avoir quelques seconds couteaux cogneurs en 2007…)



Taper sur les points faibles de Sarkozy est important, mais il ne faut
pas non plus oublier les points forts. Regardez ce que fait le bonhomme : il ne se
contente pas d'exploiter les faiblesses de Hollande, il passe presque
plus de temps sur les points forts de son adversaire, en miroir plus
ou moins de ses propres points faibles (s'il perd, Sarkozy pourra
enfin entamer une psychanalyse). Le mensonge est un bon exemple, le
"flou" du programme un autre, puisque Sarkozy n'avait même pas de
programme.



S'il est possible de gagner la bataille des images et des idées, dans
un système médiatique pour qui Sarkozy reste le coeur même de
l'actualité et la source ultime du buzz, c'est en anéantissant les
points forts du candidat. Là, on se heurte bien sûr à un nouveau
problème : quels sont, en effet, ces fameux points forts ? Il ne
serait pas très intéressant d'expliquer que Sarkozy n'est pas assez
xénophobe, par exemple. Je ne vois que le sauvetage de l'Europe. Si
j'étais un second ou même troisième couteau au PS, c'est là-dessus que
je concentrerais mes munitions. François Hollande a lui-même ouvert la
voie, d'ailleurs, avec sa promesse de revenir sur le travail du Très
Grand Homme (TGH) et de réaffronter Merkel. Si cette forteresse
rhétorique pouvait tomber, je ne sais pas ce qui resterais de
Sarkozy.

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